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Zone de fauchage tardif : Lise Duclaux au LaM, Lille métropole musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut
Frederique Villemur  1, *@  
1 : ENSAM LIFAM
École nationale supérieure d\'architecture de Languedoc-Rousillon
* : Auteur correspondant

Le travail artistique de Lise Duclaux (1970) fait du végétal le principe d'une expérience partagée. Performance et jardinage se croisent pour une nouvelle éducation de la main, de l'œil et de la marche dans un contexte urbain de non-lieux. Lise Duclaux œuvre dans les recoins délaissés de l'espace urbain à Bruxelles (En attendant le bourreau) comme elle ouvre au geste éco-responsable dans la série « boutures vitales » de plantes de bruxelles (2010). Plantes volées, récupérées, et remises en vie et en main à des acteurs responsables signant des « certificats de vie et d'œuvre », ou encore non-lieux qui reprennent vie, Lise Duclaux réhabilite les mauvaises herbes comme les plantes médicinales, en pleine urbanité. C'est dans un souci d'éducation au rythmes saisonniers des végétaux, comme dans un renouvellement de attention qu'elle réinvestie la relation interstitielle entre l'homme et la nature.

Nous nous intéresserons dans notre communication plus particulièrement à ses interventions au LaM, Musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut de Lille Métropole, à la fois dans le cadre de l'exposition Habiter poétiquement le monde (2010), exposition inaugurale de la réouverture du LaM, et dans son intervention sur le site paysager relatif au musée et au parc des sculptures, avec Zone de fauchage tardif  (à partir de 2012). Dans le cadre de cette dernière, à partir d'une sélection de graines semée dans un espace défini elle donne à observer une évolution saisonnière en fonction de l'écosystème et du climat propre au lieu. Elle laisse pour autant paraître une nouvelle expérience plastique au regard des sculptures et de l'architecture du LaM (celle de Roland Simounet avec l'extension donnée par Manuelle Gautrand). Comment les lignes de fauchage viennent-elles dialoguer avec les lignes d'architecture, comment l'innovation architecturale de Manuelle Gautrand est-elle mise en valeur par le geste jardinier de Duclaux ? Au croisement de l'Art Brut, de la muséographie de la donation de L'Aracine, et de la végétalisation du site, il y aurait dans l'innovation de Duclaux une nouvelle manière de patrimonialiser, mettant clairement en jeu une pratique écologique.

 

Bibliographie sommaire :

Manola Antonioli, Vincent Jacques, Alain Milon (dir.), Paysages variations. Autour du paysage comme variation artistique, Paris, Éditions Loco en coproduction avec l'ÉNSA-V-La Maréchalerie /l'Énsa de Dijon et l'Université Paris-Ouest-Nanterre, 2014.

 Nathalie Blanc et Julie Ramos, avec la collaboration de Bénédicte Ramade et Véronique Souben, Écoplasties. Art et environnement, Paris, Manuella éditions, 2010.

 Savine Faupin, Christophe Boulanger et François Piron (dir.), Habiter poétiquement le monde, catalogue de l'exposition au LaM, 23.09 – 30.01 2011, Lille métropole, musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut, 2010.

 Tim Ingold, Faire : anthropologie, archéologie, art et architecture [2013], trad. H. Gosselin, H.-S. Afeissa, Editions Dehors, 2017.

 Tim Ingold, Une brève histoire des lignes [2007], trad. S. Renaut [2011], 4e édition augmentée, Zones sensibles, 2013.

 Béatrice Josse (dir.), Les Immémoriales. Pour une écologie féministe, catalogue de l'exposition au FRAC Lorraine, 02.03 - 23.06 2013, Metz, 49 Nord 6 Est-FRAC Lorraine, Fonds régional d'art contemporain de Lorraine, 2014.

Lille métropole, musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut, LaM, histoires, Lille, 2010.


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