Korhogo, la quatrième ville ivoirienne avec une population de 226 156 habitants (RGPH, 2014), est une ville post crise en plein essor. En effet, la crise politico-militaire de 2002 en a fait une ville assiégée. Depuis la fin de la crise en en avril 2011, plusieurs secteurs d'activités ; tels que la voirie, équipements publics, la construction connaissent de grands chantiers. Il en est de même pour l'agriculture urbaine, notamment le jardinage de femmes aux abords du « Dessingueloho[1] ». Le « Dessingueloho » est un cours d'eau qui traverse la ville de Korhogo dans sa périphérie Sud. Ces berges longtemps délaissées sont aujourd'hui fortement anthropisées pour la construction de maison pour une population urbaine locale en croissance. Cette réalité n'empêche pas l'activité de jardinage par les femmes. Elles y cultivent du maraichers, notamment le choux, la salade, la carotte, le piment, l'aubergine, etc. Les produits tirés de cette activité servent à la consommation domestique et sont vendus sur les marchés de la ville. Du coup, cette activité de jardinage permet aux femmes d'accroître leurs revenus.

Les résultats de cet article s'appuient sur une documentation, des observations et une série d'entretiens réalisés auprès des entités impliquées dans la gestion de ce cours d'eau et le développement local à Korhogo. Les enquêtes proprement dites sont menées depuis 2014. S'appuyant sur la méthode ci-dessus, cette contribution analyse la multifonctionnalité du jardinage urbain aux abords du « Dessingueloho ».

Mots clés : Côte d'Ivoire, Korhogo, femmes, cours d'eau, agriculture urbaine, revenu.